Le Dr Alenson, de l'INSERN de Toulouse, tire la sonnette d'alarme : "Du jamais vu dans l'histoire de l'évolution ; nous assistons à un phénomène de microcéphalie de type SAF (Syndrome d'Alcoolémie Fœtal) à l'échelle nationale. Certes, la diminution de la circonférence crânienne est ici bien moindre, mais elle est régulière depuis dix ans, et s'accompagne d'une baisse proportionnelle de la moyenne du QI des enfants. (...) A ce rythme, les boîtes crâniennes françaises (cette étude étant nationale, NDLR) seront, en 2050, comparables à celles de l'homme de Neandertal. Si nous ne nous dépêchons pas d'intervenir, nos descendants ne seront bientôt plus en mesure d'inventer la roue ! Mais où chercher et comment intervenir ?".
Postulant que tout organe s'atrophie à force de ne pas servir, les neurobiologistes ont donc lancé une opération de grande envergure, et c'est en faisant appel à toutes les compétences du corps scientifique qu'ils vont essayer de contrer le phénomène.
Quelques exemples : météorologistes et aéronomes tentent d'établir un lien avec le nuage de Tchernobyl ; obstétriciens et gynécologues étudient les conditions d'accouchement des cas recensés ; statisticiens et sociologues se penchent depuis maintenant deux ans sur 1357 foyers touchés par le phénomène (l'épidémie, avancent certains !) afin de découvrir le modus operandi.
Une de nos relations, membre de l'équipe sociologique, a accepté de nous révéler les premiers résultats des milliers de questionnaires remplis.
Les questions étaient des plus variées et les foyers avaient, pour chacune, cinq réponses possibles : Oui,  Plutôt oui, Plutôt non, Non et NSP.
Les experts ont d'abord déterminé ce qui n'était pas en cause. Ce n'était ni le milieu d'origine (toutes les classes sociales étant représentées), ni le niveau d'études des parents (toutes les formes de scolarité sont présentes), ni les opinions politiques (là encore, égalité), ni même le sexe des nourrissons : 50,3% sont des garçons et 48,5% des filles (1,2% des parents ayant coché NSP).
Au terme de cette première série de questionnaires, la perplexité a fait place à l' inquiétude : en effet, les experts ont découvert que ces 1357 foyers constituaient un panel parfaitement représentatif de la population française dans son ensemble...
Ils ont donc mis au point toute une nouvelle batterie de questions, portant cette fois sur les comportements, les convictions, les croyances... bref, son environnement intellectuel et spirituel dans lequel baigne l'enfant.
Et personne, au  CECEC, ne s'est encore vraiment remis des résultats. Ainsi :
77% des parents croient à une vie extra-terrestre, et 92 aux OVNIs.
52% croient aux esprits et aux fantômes, 68 au spiritisme, et 99,7% lisent leur horoscope toutes les semaines.
Si 51% croient aux vies antérieures, ils sont 59% à ne pas croire en la réincarnation. D'ailleurs, 34% des femmes et 24% des hommes interrogés ont déjà eu une expérience de "Re-Birth".
54% des foyers croient en Dieu . Parmi eux, 48 sont catholiques, 21 musulmans, 19 athées, 8 bouddhistes, 7 protestants (6 NSP).
73% pensent qu'au seuil de la mort, il y a un tunnel avec une grande lumière blanche au bout qui dit "Viens, viens".
97% des foyers iront au paradis.
89% pensent que le chômage est dû aux immigrés, et 13 qu'une hirondelle ne fait pas le printemps (87 Ne Savent Pas).
44% pensent que Pearl Harbor était une actrice américaine.
17% pensent qu'un génocide est une variété d'arbres, 12 une maladie génétique et 8 un produit anti-moustiques ; 15% NSP.
Enfin à la question piège "Etes-vous plutôt de gauche ou plutôt de droite ?", 21% ont coché Plutôt oui, 22 Plutôt non, 9 Oui et 37 Non, 5% ont coché deux cases, 4% trois cases et  2% quatre cases.
L'incompréhension règne au sein de la communauté scientifique française, et les avis sont partagés : nombreux sont ceux qui se refusent à divulguer ces résultats, tandis que d'autres pensent qu'il faudrait limiter le nombre de réponses possibles à une seule, et dépêcher 2714 personnes pour aider les 1357 foyers à répondre...
Et notre source de conclure : "Après tout,  les crétins ont toujours été immensément majoritaires, et puisque ce n'est pas près de changer, autant leur trouver un avantage ; plus on parle d'eux, moins ils se sentent concernés."
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