Les Firmins

Le portier, maître et esclave du temps
Exposait sa dignité brouillonne
Au regard du passant.

Son long cou, plutôt blanc,
A la peau gélatineuse boursouflée par endroits
Se repliait, retenant raide et frileux
Dans le creux d'un noeud,

Une montre arrêtée sur dix heures trente-cinq,
Une antenne de parapluie au tissu absent.

Le long bec acerbe du visage fendu cachait
Un repli de peau
De gueule de chien bavant la soumission.

Sur le côté invisible de son anatomie
Deux yeux blancs, l'un ouvert
L'autre à demi-plissé
Semblaient quémander le vide discrètement.

Une perfusion propulsée par une ailette
Maintenait en vie ce corps d'oiseau.

Le passant pourtant, ne s'éternisait pas
Et cédait à l'ordre muet de la créature
De passer son chemin.

 

                                 fdfdsf                Annie Lecroq

 

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